Fruitier ornemental La belle diversitédes plaqueminiers

Diospyros kaki, Thunb., serait connu depuis les v ou vi^e siècles en Chine et le vii^e siècle au Japon, mais ne sera illustré dans un ouvrage occidental qu’en 1712 par le naturaliste allemand Engelbert Kaempfer et nommé scientifiquement qu’en 1780 par son homologue suédois Karl Peter Thunberg. Au début du xix^e siècle, l’observation d’individus cultivés dans d’autres­ contrées conduira à la description d’autres « espèces » : Diospyros lobata de Cochinchine, Diospyros amara des Mascareignes, Diospyros chinensis de Chine. À la fin du xix^e siècle, l’importation de divers cultivars sous forme vivante va encore augmenter le nombre de noms et susciter des débats sur l’identité du « vrai » Diospyros kaki. Ce n’est qu’au xx^e siècle que des formes sauvages seront découvertes et nommées, en particulier la variété sylvestris Makino et la variété macrantha Handel-Mazzetti. L’ensemble des autres noms s’appliquent à des cultivars, dont les fruits sont plus ou moins astringents, et dont la couleur de la chair peut varier – ou non – en fonction de la présence de graines. Cela se combine en quatre groupes de cultivars : PVA (pollination variant, astringent), PCA (pollination constant, astringent), PVNA (pollination variant, non astringent), PCNA (pollination constant, non astringent). Ces derniers sont les plus recherchés pour la production et la commercialisation. En Chine, on estime à plus de 900 le nombre de cultivars différents mais seulement une quarantaine sont largement plantés. Dans les autres pays de culture, la production est dominée par quelques types (‘Fuyu’ au Japon et en Corée, ‘Kaki Tipo’, ‘Rojo Brillante’ dans le bassin méditerranéen).

Productif et robuste

Cet arbre caduc a de grandes feuilles en­tières, des fleurs mâles ou femelles, sur des individus séparés ou non. Héliophile et thermophile, il mesure de 5 à 15 m de hauteur. Les jeunes sujets craignent le froid et le manque d’eau, ils seront donc protégés et paillés. Le feuillage automnal coloré et les gros fruits jaune orangé persistants sont bien connus. En France, c’est un fruitier de premier ordre, surtout dans le Midi et le Sud-Ouest. Très productif, peu exigeant sur la nature du sol, robuste au plan sanitaire, il fructifie sur le bois de l’année. La charge des fruits cause le bris des branches et rend l’arbre sensible aux vents. La sélection précoce de charpentières sans écorces incluses à leur insertion et l’emploi de barres de soutien sont très utiles. La multiplication des variétés se fait souvent par greffage sur Diospyros lotus.

Une opinion encore répandue concerne son fruit, qui est réputé médiocre, voire non comestible, les premiers plants introduits étant or­di­naires et le stade de consommation idéal devant être déterminé. On peut récolter les kakis encore astringents et attendre en frui­tier la disparition des tanins, par un début de blettissement. Des variétés sans âpre­té se consomment fermes. Déguster les plus parfumées réconcilie avec ce fruit très sucré, qui est riche en antioxydants, de bonne conservation, facile à transformer.